Lettre ouverte au Ministre du Redressement
Productif
Le groupe PUNCH METALS fait son marché dans l’Oise depuis un an. Son président, le milliardaire belge Guido Dumarey, se
présentait pourtant en sauveur de l’industrie, promettant à la population et aux collectivités locales un grand projet pour relancer la production et créer de l’embauche dans notre région déjà
largement sinistrée par les plans de licenciements boursiers des grandes entreprises multinationales. Un an plus tard, le bilan dramatique s’impose à nos yeux : On abandonne à leur sort, les
salariés de JUY à Crépy-en-Valois et de STILL à Montataire.
Dès le départ, force est de constater que les ouvriers ont été trompés par le groupe PUNCH METALS. A Crépy-en-Valois, il était
prévu la production de nouveaux chariots élévateurs avec une extension sur le site de CASE voisin, en friche. Auparavant, la petite entreprise JUY fournissait en pièces indispensables à sa
production le géant américain CATERPILLAR. A Montataire l’usine de STILL-SAXBY, rentable et dotée d’un carnet de commande bien rempli, a été rachetée pour l’euro symbolique. Elle devait
réintégrer 115 des salariés licenciés.
Or, l’activité n’a pas été relancée. Elle a même été divisée par deux depuis septembre 2012, entrainant du chômage partiel pour les 117 salariés de Crépy-en-Valois. Puis il a été question en
novembre d’une délocalisation précipitée pour réunir les deux groupes sur le site de Montataire. En janvier 2013, les salariés n’ont finalement reçu aucun salaire de la part de PUNCH METALS qui
annonçait alors son désengagement et l’abandon de ces deux usines.
Mais l’aventure de PUNCH METALS ne s’arrête pas là dans l’acquisition d’entreprises : ainsi, en Lorraine avec le rachat de
Général Motors. Et bientôt dans les Ardennes avec la reprise d’Electrolux…
Monsieur le Ministre, il est urgent que vous stoppiez la casse de l’industrie, que les financiers cessent de jouer avec les vies
des salariés et d’anéantir leur savoir-faire. Quels sont les vrais objectifs poursuivis par ce groupe belge qui bénéficie de conditions de reprises
très avantageuses, d’aides des pouvoirs publics pour des projets industriels complètement évasifs ?
A deux jours des échéances Présidentielles, François Hollande était venu en candidat à Montataire et avait fait des
promesses.
Aujourd’hui, élu Président de la République et vous nommé ministre, il vous appartient de ne pas abandonner les salariés et
d’organiser une table ronde en Préfecture de l’Oise avec le groupe PUNCH, ses fournisseurs, les représentants des personnels, les élus de la population des deux villes concernées.
Nous demandons aussi que le groupe PUNCH METALS fasse l’objet d’une enquête parlementaire établissant la transparence complète
sur cette entreprise et la nature véritable de ses agissements.
Monsieur le Ministre du redressement productif, on ne redressera pas notre industrie en laissant des patrons voyous faire table rase de notre patrimoine industriel tout en empochant au passage
des fonds publics destinés à l’emploi.
Membre d’une majorité de gauche élue pour le changement, c’est aussi votre responsabilité de vous opposer à l’adoption de l’accord dit de sécurisation de l’emploi, qui, en fait, donnera plus de
facilités au patronat pour licencier.
La
loi doit, au contraire, donner plus de droits aux salariés pour qu’ils puissent défendre leur emploi et leurs propositions de relance industrielle.